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positives sur ce fait, et il revint bientôt demander à la duchesse la permission de lui présenter le fils de l’ambassadeur et l’un des secrétaires d’ambassade, qui avaient précédé le duc de Tourbelle d’un jour, et s’étaient empressés, comme tous les étrangers, de venir admirer les beautés de Saint-Charles.

À cette proposition, madame des Bruyères s’était retirée dans le coin le plus obscur de la loge, évitant toujours les regards des gens qu’elle ne connaissait pas et ne désirait pas connaître.

— Ce cher petit Sosthène !… dit la duchesse, nous n’allons pas retrouver le moindre souvenir de ce que nous étions quand je le faisais danser sur mes genoux et qu’il voulait manger toutes les pastilles de ma bonbonnière ; il y a plus de quinze ans de cela, il est devenu un beau jeune homme, et moi une bonne vieille femme.

En ce moment la ritournelle annonça le grand air de la prima-dona, on repassa sur le devant de la loge. Bientôt après, la porte s’ouvrit, M. Vascova, tenant par la main le jeune marquis de Tourbelle, le présenta à la duchesse, puis se tournant de l’autre côté, en lui montrant le premier secrétaire d’ambassade, il lui nomma le comte de Bois-Verdun.