Page:Nichault - Laure d Estell.djvu/191

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

a trouvé qu’il avait l’air d’un héros de roman. Je ne sais pas trop pourquoi tu m’as répété cela ; que m’importe le jugement de madame de L*** sur James, il valait bien mieux me dire ce qu’il pensait d’elle. Au reste il s’est imaginé devoir cette politesse à l’ambassadeur, et je veux croire qu’elle lui a coûté quelque chose. Il revient, voilà ce qui doit m’occuper ; ne mêlons pas une idée pénible au plaisir que je vais goûter en le voyant.



XL


J’ai calculé tous les moments, Juliette, il devrait être ici : lui serait-il arrivé quelque nouveau malheur ? Je frémis à cette idée… Il a dû rencontrer le docteur Nélis à la moitié de sa route ; j’ai bien recommandé à celui-ci de l’engager à s’arrêter, s’il se trouvait trop fatigué pour supporter les secousses de la voiture ; mais j’espérais que cette recommandation serait inutile, qu’il se trouverait assez bien pour arriver ce soir à Savinie. Il est minuit… chacun est retiré : J’ai caché mon inquiétude à Lucie, et sûrement elle dort d’un sommeil paisible ; ta pauvre Laure est la seule qui veille pour souffrir. Je t’écris