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XXXV


Emma semble plus calme, mais grand Dieu ! que ce calme est effrayant ! Pendant qu’une de mes mains trace ces mots, l’autre appuyée sur son cœur ne perd pas un de ses battements !… ma vie s’éteint à mesure qu’ils se ralentissent !… Les médecins ne me rassurent plus… Lucie pleure… je suis loin de toi… James est parti cette nuit… tout m’abandonne, Ô ciel ! prends pitié de moi en m’arrachant la vie !



XXXVI


Mon cœur s’ouvre à l’espérance… un Dieu tutélaire veille encore sur moi ; c’est lui qui m’a envoyé le seul homme en qui j’aie confiance, c’est lui à qui je devrai peut-être la vie de mon enfant. Hier, dans le moment où la tête appuyée sur le berceau de ma fille, je l’inondais de mes larmes, le bruit d’une voiture vint frapper mon oreille ; je courus à la fenêtre, et j’aperçus le docteur Nélis au milieu de la cour ; je