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On m’appelle !… J’entends des cris !… Lucie se trouve mal !…

Adieu.



XXIV


Tu te rappelles que je te quittai pour voler au secours de Lucie : quand j’arrivai, je la vis entourée de plusieurs personnes dont les forces ne suffisaient pas pour arrêter ses mouvements convulsifs ; elle était dans cet état affreux où tu dis m’avoir vue à la mort de Henri ; mais je souffrais seule de mes douleurs, et la pauvre Lucie joignait aux siennes celles de son enfant. Je craignis que tous deux y succombassent ; et, dans ce moment de désespoir, le ciel voulut que le souvenir du bon curé vint me donner les moyens de sauver mon amie ; je me rappelai qu’en visitant sa pharmacie, il m’avait fait remarquer une potion dont l’effet était certain pour calmer les convulsions : il l’appelait pour cette raison la potion miraculeuse. Je fis mettre des chevaux et l’envoyai chercher sur-le-champ, il arriva bientôt : sa présence me rendit quelque espoir ; il ne parut pas effrayé de l’état de Lucie, et nous dit qu’avant une heure elle serait beaucoup mieux. À ces mots sir James, dont la pâleur faisait frémir, prit la main du curé, la serra, et