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Quant à l’éducation générale des femmes, elle est jetée pour toutes dans le même moule. La fille du peuple apprend à lire passablement, à écrire un peu, à calculer tant bien que mal et à faire œuvre de ses doigts. Pour les autres classes, en France, on gradue l’enseignement non selon le rang, mais selon la fortune. N’est pas instruit qui veut, est instruit qui paie. Et qu’apprend-on aux jeunes filles destinées à devenir mères ? ce qui doit les faire briller dans un salon, non ce qui ferait fructifier en leur cœur la semence du bien. On développe en elles l’émulation en leur donnant l’amour-propre pour levier. De là les rivalités, les haines et tout le cortége menteur que la coquetterie met au service de la ruse. Pour triompher d’un cœur qu’elle a convoité, la jeune fille emploie les séductions de la grâce, l’artillerie du regard, l’éloquence du sourire ! Cousue aux jupons de sa mère, il lui semble que, du jour où elle aura le bras d’un époux pour son bras, elle volera de ses propres ailes. Erreur ! le préjugé, cette sottise des siècles, met une barrière à la liberté de l’épouse ; elle prétend être l’égale ? lui, veut être le maître absolu. La dispute naît de la discussion, et quand, par diplomatie, la femme ne se résigne pas à