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l’atteignent, il fléchit au premier coup de vent et se brise sous la tempête.

De toutes les catégories de jeunes filles, celles que la fortune a favorisées sont les moins expérimentées. La nécessité rend les pauvres ouvrières industrieuses, le bien-être rend les oisives inhabiles. Tandis que les premières ne recourent qu’à elles pour se servir, les secondes sont à la merci de leurs valets. Celles-ci, s’affranchissent par le travail ; celles-là, sont esclaves de leur incapacité physique. Et pourtant, lorsque l’égoïsme n’a pas défloré ces jeunes âmes, que de dons Dieu leur a départis ! On cite complaisamment ces petites personnes guindées dans leurs corsets, emprisonnées dans leurs crinolines, qui n’ont de but dans la vie que le plaisir. Véritables poupées articulées, frivoles créatures qui laissent leur âme s’effeuiller lorsqu’elle cherche à s’épanouir. Langage, mouvement, sentiment, tout est faux en elles ; c’est la jeunesse sans fraîcheur ni spontanéité, c’est quelque chose qui s’agite sans but et parle sans réflexion. À celles-là, donnez des millions, elles les dépenseront. Ne leur demandez pas de rien économiser pour les pauvres, elles seraient incapables de compter. Le