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ment des fils, prennent leur source au sein de la famille. Pourquoi fait-on une si large part à l’individualité, une part si infime à la sociabilité ? C’est que le père et la mère sont divisés au lieu de faire une unité. Partout où l’action de la femme se fait sentir en mal, il y a discorde. Et ce n’est pas seulement la mère qui agit sur ses fils, c’est la sœur sur le frère, la maîtresse sur l’amant, la femme sur l’époux, la fille sur le père.

Monsieur Dulary avait de grands biens, une fortune solidement établie ; de généreux projets l’intéressèrent, il travailla à leur réalisation, s’y ruina, et fût tombé dans le découragement, sans l’appui que lui prêtèrent sa femme, ses enfants. Aucun, dans cette famille, aucun ne connaissait le travail ; tous s’y appliquèrent. Marie, quitta le piano pour les plus humbles soins de la domesticité, Pauline, devint une ménagère accomplie, Adèle, surveilla la basse-cour. Hélène, fila le chanvre, Paul, se fit jardinier, et le soir, quand le père, rentré de sa tournée médicale, s’asseyait dans le vieux fauteuil relégué jadis au grenier, c’était à qui lui apporterait ses pantoufles, sa robe de chambre, son verre d’eau sucrée, s’empressant à lui lire le journal