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consolide toutes choses, semble garantie à notre pays. Les peuples marchent à la liberté ! Pour la mériter, que l’égoïsme renonce à son œuvre de cupidité mesquine. On a socialisé l’argent et l’esprit, il faut socialiser les cœurs, et ce qu’un seul ne peut faire, tous l’accompliront.

D’un bout à l’autre de l’Europe, l’exemple de la France a porté ses fruits. La terre est en travail de progrès, en travail de régénération sociale. La cause des femmes gagne ; les entraves qui les rivaient aux préjugés se dégagent, elles obtiendront l’égalité devant la loi qui n’enlève au mérite ni son autorité ni sa suprématie. Il faut semer la science pour en récolter le fruit.

Constamment préoccupée du sort des femmes, je me suis demandé, dans le calme de ma solitude, par quel moyen on pourrait efficacement leur venir en aide, et contribuer à leur bien-être commun. Il m’a paru démontré que la publication d’un bon journal atteindrait ce but. Cette conviction acquise, j’ai essayé de la faire partager à d’autres. J’aurais pu, sans peine, organiser une prudente et sage rédaction. Le journal établi, j’en aurais assuré le succès ; ce qui m’a manqué, ce sont les capitaux.