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lancée ; mais témoin depuis de mes douleurs, c’est dans le camp de la littérature fantaisiste qu’il a pris place. Esprit fin, la critique, sous sa plume, n’a jamais été empreinte de fiel. Il la revêt des formes de sa douce et charmante nature, en vue de corriger, non de flageller. Jamais dans cette âme honnête un mauvais sentiment ne s’est fait jour, il est de ceux qui disent : Périsse mon bonheur plutôt que mon honneur.

Dans le cours de ma carrière littéraire, j’ai eu la bonne fortune de connaître un nombre infini de personnes de pays, d’âges et d’opinions différentes. Les unes ont abjuré leurs croyances et servi successivement divers dieux ; les autres, fidèles à leurs convictions, les ont gardées. Celle-là, pour ne point brûler du même feu que moi, n’en sont pas moins restées fidèles à mon foyer ; et, de mes bonnes relations avec elles, j’ai dû tirer cette conséquence : que si, dans chaque parti, il y a d’honnêtes et de très-honnêtes gens, les malhonnêtes sont ceux qui les condamnent. Nos convictions sont nos tyrans ; ou nous les acceptons de nos pères, ou nous nous les formons. Dans l’un et l’autre cas, il ne dépend pas de nous de les détruire. Entre esprits qui veulent s’éclairer, la discussion peut amener à la lu-