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Des impressions de l’enfance dépend en grande partie la direction de la vie. C’est à la mère qu’appartient le soin d’une bonne direction. La loi morale s’inspire du devoir ; la loi civile s’inspire du droit. D’année en année, les croyances se perdent, l’égoïsme cupide grandit, et l’on ne se demande pas d’où vient le mal pour y appliquer le remède ! Si la gangrène atteint un membre, on le coupe pour conserver le corps ; mais le corps gangréné, ne cherchera-t-on pas à le guérir ? Ce n’est point la science qui fait défaut ; c’est le désintéressement : aujourd’hui, l’argent a tout envahi, tout dompté. L’ouvrier s’est fait trafiquant, l’artiste agioteur ; l’industriel coulissier, le rentier actionnaire, l’agent de change marchand d’or. On a soulevé bien des passions, touché à bien des intérêts, a-t-on garanti aux riches leurs capitaux, aux pauvres leur travail ? Non, les nouveaux parvenus se sont préoccupés d’eux seuls, leur égoïste personnalité n’a rien vu au delà ; ils ne croiront aux revers de la fortune que si elle trahit leur ambition. Et alors, ruinés, déconsidérés, perdus, qui leur restera fidèle ? la mère, l’épouse, la fille ou l’amante : dans le malheur, la consolation vient par la femme ! providence de la famille,