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Le bonheur est-il leur partage ? Moralement et intellectuellement, sont-elles sur la même ligne que leurs conjoints ? Évidemment non ; le tort est à elles de pouvoir et de ne pas vouloir.

Dans la bourgeoisie, où les femmes sont plus près de leurs enfants, pour une mère expérimentée que de nourrices absurdes, que de clairvoyantes aux yeux fermés ! Tant que dure la lune de miel, l’engouement du mariage absorbe les heures du couple, les enfants viennent, on les gâte, et pour trop les aimer on ne sait pas les aimer bien. Là encore est l’inexpérience. Comme a fait la mère fait la fille : la routine préside à tous les actes de sa vie. Le mari, impuissant ou insouciant, prend le foyer domestique en dégoût et laisse se démêler avec les petits, la compagne qu’il devrait seconder. Celle-là encore peut se frapper la poitrine et dire : « C’est ma faute, c’est ma très-grande faute. » Elle n’a pas le bonheur.

Telle est la bourgeoisie prise en masse. Prise en détail, on trouve à signaler, dans de nombreuses familles, l’exception qui démontre jusqu’à l’évidence ce que peut chaque couple. Vous que tôt ou tard les années courberont, ornez votre esprit et votre cœur ;