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femme heureuses celles qui l’accomplissent dignement, bien coupables, à leur tour, celles qui n’en comprennent pas l’importance.

Si le mariage, au lieu d’être un sacrement, est devenu une affaire, à qui la faute ? L’époux voit les charges, il ne voit pas les avantages. D’ordinaire, dans un contrat, celui qui livre une chose en reçoit le prix. Dans le mariage, le père qui livre sa fille, paie le mari qui la prend ; la dot est la condition sine qua non du plus grand nombre de contrats. L’un se vend, l’autre se livre… S’il vous plaît, ne donnons pas le nom d’amour à ce trafic d’argent qui dégénère, trop souvent, en antipathie pour ouvrir la porte à l’immoralité.

La femme ne choisit pas, elle accepte son mari. Ils ont d’abord échangé leurs cartes daguerréotypées. On a évalué le revenu, pris note des espérances que réalisera la succession d’un vieux parent ; on sourit à ces chances de mort ; on signe le contrat. Chacun des conjoints observe l’autre et l’étudie, non pour lui complaire, mais pour saisir ses défauts, pour signaler ses ridicules ; ils ne se disent pas : Nous sommes liés, unissons-nous. » Ils se défient et se méfient ; la lutte