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vouloir singer l’autre ; ces facéties sont tout au plus admissibles au théâtre où l’on va pour passer une heure et s’égayer.

Quant à être, dès maintenant, à la hauteur du sexe qui tient la puissance, c’est une illusion que nous ne pouvons nous permettre. Les glorieuses exceptions ne font que confirmer la règle. Du rang le plus élevé au dernier rang de la société, les femmes, en général, ont beaucoup à grandir pour être au niveau des hommes. L’intelligence et la finesse leur sont naturelles, mais les études sérieuses, le travail de l’esprit, elles n’en ont pas l’habitude. Il est plus facile de les persuader que de les convaincre ; leur cerveau, par défaut d’exercice peut-être, se refuse à tout travail où la raison seule doit agir ; quant à l’imagination, c’est autre chose, la plus pauvre en est riche et peut y puiser des trésors de fantaisies, la source n’en tarit jamais.

C’est à l’excès de leur imagination que les femmes de tous les âges doivent le malheur de leur vie. La délicatesse de leur organisation, la sensibilité naturelle de leurs nerfs, sont des leviers qui mobilisent leur pensée et la font miroiter dans leur cerveau. Jeunes filles, elles vivent dans un monde idéal, œuvre de leur fan-