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s’appuie sur l’estime, se transforme en amitié. La passion sensuelle est une surexcitation du système nerveux, un délire de l’imagination ; mais l’accès passé le malade guérit, et la complice de sa folie, la femme entraînée, devient la victime immolée sur l’autel du plaisir.

En présence d’un tel état de choses, la mère ne saurait trop veiller sur sa fille. Mais que cette jeunesse entraînée se fût estimée d’abord, aimée ensuite, les liens formés entre elle n’eussent-ils pas eu plus de chances de durée ?

En France, où le mariage est indissoluble, les époux peuvent se séparer, ils ne peuvent pas rompre leur chaîne. Chacun, s’il y a entre eux incompatibilité de mœurs, de goûts, de caractères, obtient de vivre seul ; mais vivra-t-il réellement seul et la morale sera-t-elle plus sauvegardée par cette séparation de l’antipathie commune. « Femmes, soyez soumises à vos maris ; maris, protégez vos femmes, » dit l’Église. Y a-t-il, dans l’acte saint du mariage, le respect à ce commandement ? Dans les pays libres, où la femme choisit et se donne, où le divorce est permis, l’époux a bien plus à veiller sur lui que dans les pays où le