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ne rien aimer, ne rien vouloir ! Pardonnons cette existence aux inertes mollusques qui, pendant trois cent soixante-cinq jours, vivent du même abrutissement, et trouvent sans doute : « Que mieux vaut s’ennuyer fille que se risquer dans l’inconnu. »

Nous ne suivrons pas, dans ses déductions, le charmant auteur que nous avons cité çà et là. Nous le savons de bonne foi dans les conseils qu’il donne aux jeunes filles ; mais son livre, en dépit des vérités qu’il contient, est un long plaidoyer contre le mariage, dont il dissèque un à un les inconvénients, avançant toutefois « que la vieille fille a un écu à la place du cœur. »

Dieu nous garde de juger trop sévèrement une femme de talent qui, pour avoir fait fausse route, n’en est pas moins pleine de bonnes intentions pour son sexe qu’elle voit entraîné par le courant du siècle, et qu’elle croit incapable de lui résister. Chacun juge à son point de vue. Les myopes touchent plutôt qu’ils ne voient les objets ; les presbytes les discernent à grande distance. Ne nous plaçons ni trop près ni trop loin pour être dans le vrai.

Filles, mères ou veuves, les femmes sont-elles ce qu’elles doivent être ?