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bien plus facile de passer de l’estime à l’affection raisonnable que de l’amour passionné à l’amitié pure.

Se marier pour ne pas coiffer sainte Catherine, pour faire une fin, c’est marcher tête baissée à sa perte. Mais la société telle qu’elle est, ne laisse pas d’alternative aux mères. À voir leur désir de marier leurs filles, on les dirait pressées de s’en débarrasser : elles craignent simplement de manquer un parti. Là est leur tort… Si les mères se montraient plus difficiles, les gendres se montreraient plus empressés. Au lieu de faire de leurs filles des minaudières, que les mères en fassent des femmes sérieuses.

On a écrit : « Une femme qui s’ennuie est capable de tout. » De prime abord, ce paradoxe a un air de vérité dont bientôt on sonde le vide. La femme qui s’ennuie, est un être inactif qu’il faut guérir de son ennui en donnant de l’essor à son esprit. Les heures ont pour tous la même durée, Madame Antier, jeune et charmante femme, unie de convenance à un époux qu’elle aime, nous disait : je trouve toujours le temps trop court ; c’est que celle-là s’occupe tandis que les autres s’ennuient…

S’ennuyer, vivre sur son apathie, ne rien désirer,