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de la vertu. L’hypocrisie, sous son masque, ne trompe que les niais ou les aveugles. Les gens de cœur découvrent toujours la larme cachée sous le sourire, la douleur qui se tait, la patience qui pardonne…

Il est triste de penser que l’on se marie ainsi que l’on met à la loterie, sur la chance d’un bon numéro, considérant le mariage comme une convenance, tandis qu’il doit être le lien d’un couple égal en droits. L’homme et la femme, différant de nature, sont destinés, chacun, à des fonctions appropriées à leur organisation diverse. L’un synthétise la vie, l’autre en voit les détails ; le mari s’occupe de l’avenir ; la femme, du présent. Lui, gagne en gros ; elle dépense au jour le jour. Il veut ses enfants élevés ; elle les élève. Il leur désire de l’instruction ; elle, de l’éducation. Lui, prétend voir se développer le cerveau de ses fils. Elle, aspire à voir améliorer leur cœur. Elle sent que, de la sainteté de l’union des couples, concourant à élargir ensemble les facultés de l’enfance, dépend le bonheur de la famille. Le jour où les époux auront reconnu leurs droits réciproques, le mariage sera vraiment de convenance, et avec ou sans amour, quand on se convient, l’on s’estime. Or, il est