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cercueil à un juif ; Béranger fait dire par un presbytérien aux habitants du village :

« Quand vous pourrez, venez m’entendre,
« Et le bon Dieu vous bénira. »

Mais il ne leur dit point : Laissez la pluie perdre vos moissons, venez à la messe, aux vêpres le dimanche. Jeûnez, faites pénitence, gens de travail, tuez votre corps pour sauver votre âme !

Étrange interprétation des paroles du Christ, le corps et l’âme ne sont à perdre ni l’un ni l’autre. Dieu donne à chaque partie de notre être des fonctions diverses, mais il ne les a point unies pour l’antagonisme, et s’il y a lutte en nous, c’est que nous inclinons sur la pente du mal, sans écouter la voix de notre conscience, sentinelle appelée à veiller sur nous.

D’un ordre de choses imparfait quel parti tirer ? Faut-il creuser l’abîme ou le combler ? Essayons du bien, il y a si longtemps que le mal règne. La femme a une mission importante à remplir : bonne par son origine, qu’elle s’élève par sa dignité propre jusqu’au niveau de son compagnon d’existence. Encore mineure,