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voisins, sont souvent étrangers l’un à l’autre. Parce que la foi, dont il est dit qu’elle transporte des montagnes, n’existe plus. Çà et là, la charité fait isolément son œuvre patiente ; mais on veut paraître au grand jour et, dans l’ombre, on cède à son égoïsme ; sauver les apparences, conserver le décorum, voilà ce qui suffit au plus grand nombre. On trompe tout le monde, et pour se donner gain de cause, on se persuade que l’on a du cœur lorsqu’on n’a que de la vanité.

Comment, dans de telles conditions, une génération serait-elle sauvée, sinon par un suprême retour sur elle-même et par un secours divin inattendu ? Le Souverain-Pontife, préoccupé de ses droits temporels, ne dégage pas le Christianisme des choses que le Christ dut taire, reconnaissant « qu’on ne saurait pas les comprendre. » Le règne du père qu’il appelait de ses vœux, n’est point venu. L’humanité n’est pas délivrée du mal, les tentations surabondent pour tous, à qui imputer le désordre ?

La société n’aime pas ce qui la gêne et repousse les préjugés parce qu’ils tiennent au passé. Mais qu’une grande vérité se produise, elle l’acclame et l’accepte. Où est cette vérité ?