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Le tort d’un sexe est de s’isoler de l’autre ; heureux le souverain soutenu par la douce inspiration d’une femme ! Le roi Louis-Philippe, après dix-huit ans d’un règne pacifique, dut peut-être la perte de son trône à l’événement qui le frappa le 1er janvier 1848 : la mort de sa sœur, madame Adélaïde.

Parmi les États gouvernés par des femmes, l’Angleterre, par exemple, vaut-elle moins que les peuples ses voisins ? et la Russie ne dut-elle pas sa marche rapide autant à Catherine II qu’à Pierre le Grand ? S’il y a dans l’autorité de l’homme plus de véhémence, dans celle de la femme il y a plus de douceur.

On a donc le droit d’imputer aux souverains absolus et isolés, les erreurs dont sont entachés les actes de leur règne ? Les peuples sont pour ceux-ci ce que la lune, dont nous ne connaissons que la moitié, est pour notre planète.

Il faut plaindre la génération qui, sans respect pour elle-même, ne voit dans la femme jeune qu’un instrument de plaisir, dans la femme âgée qu’un objet de pitié. La séparation des sexes tend à la dissolution de la famille, à la démoralisation de la société.

« Je passais, il y a quelques jours, ― nous disait