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folie, du père au fils le principe d’autorité doit être absolu. Soumettez doucement vos enfants à ce que vous croyez utile à leur développement matériel, intellectuel et moral, sans vous inquiéter d’une première larme qui leur sauvera de continuelles souffrances. Ce n’est pas le père qui doit céder à l’enfant ; c’est l’enfant qui doit céder au père ; l’un a sa raison pour guide ; l’autre n’a que son caprice.

Comme direction, les femmes sont encore loin de ce qu’elles devraient être. Presque toutes aiment leurs enfants, mais beaucoup d’entre elles les aiment d’une tendresse aveugle. Aux premiers cris d’un nouveau-né, elles le prennent dans leurs bras, le bercent, lui donnent de mauvaises habitudes, et, pour n’avoir pas su se résister à elles-mêmes, se mettent dans l’obligation de céder toujours. Que les mères n’attribuent pas ces faiblesses à l’affection, mais à l’égoïsme : l’enfant crie ? pour ne le plus entendre, on le prend ; or, dès qu’on a fléchi une fois, il faut fléchir incessamment, l’instinct du despotisme est inné en nous. Et de quel droit prétendrions-nous être associées à la tâche de l’homme, si nous ne savons ni nous réformer, ni transformer l’enfance, ce premier échelon