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tique ces préceptes ? Sommes-nous une famille de frères ? de l’un à l’autre bout du monde, l’amour de l’or domine toutes les classes, la poule au pot de Henri IV ne satisferait plus aucun appétit. Jadis les fortunes, lentement acquises, se transmettaient des pères aux enfants ; aujourd’hui, on mène à grande vitesse les affaires, l’on s’enrichit ou l’on se ruine en une seule fois. De là, les hautes impudences, les grands désespoirs : les rangs se mêlent comme les cartes, ils ne se confondent pas… C’est le règne du chacun pour soi, la religion de l’égoïsme.

Les femmes ont-elles contribué à ce chaos moral ? Leur influence s’est-elle fait tyrannique ? Est-ce de leur côté que la soif de l’or est venue ? L’évidence prouve le contraire… Si le ministère de l’intérieur leur appartient, le ministère des affaires extérieures incombe aux hommes. C’est à eux que la loi confère le droit de vendre ou d’engager le bien de la famille, de signer pour la communauté, de se porter garant de son actif et de son passif, en un mot, de gérer la fortune matrimoniale, sans que la femme ait à intervenir pour demander des comptes. Elle apporte l’argent, le mari le palpe, l’encaisse, en dispose, l’aug-