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qui donne et à qui reçoit ; il n’y a que l’égoïsme et l’ingratitude qui nient le prix d’un bienfait, Mesdames Rothschild, mère et bru, ont toujours utilisé en bonnes œuvres une part de leurs revenus.

Au dire d’Eugène Sue, la jolie et spirituelle princesse Marie Bonaparte-Solms, dépensait sur le pied de vingt francs, par jour, en secours aux indigents.

Madame de K…, une Russe francisée par ses alliances, ne se réserve rien, afin de donner plus. Ce n’est point vers les heureux de la terre qu’elle est attirée, c’est vers ceux qui souffrent. Dans la vie de cette femme, il n’y a pas une heure de perdue. Son esprit, ses doigts, son cœur, elle les occupe au profit du malheur. Il lui est possible de compter ses amis riches ; elle ne saurait compter les amis pauvres dont elle est la Providence ! Bon ange des artistes, consolatrice des affligés, Dieu la fit à son image ; il lui donna toutes les perfections !

La femme riche, la femme aristocratique ! sont, dans la société, des êtres enviés par ceux-ci, dénigrés par ceux-là. On vise à la dot des filles, à la réputation des jeunes femmes ; les vieilles, on les dédaigne… Est-ce pour une telle fin que notre sexe a été créé ? Non, une