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resté stationnaire ; la femme riche vit dans le présent ; la femme noble, dans le passé ; la femme riche honore le travail ; la femme noble honore les titres ; la femme riche doit tout à son père, la femme noble, tout à ses aïeux.

Mais prenez, chacun à part, ces deux cœurs séparés, vous y trouverez de généreux élans, d’humanitaires aspirations. Étrangères l’une à l’autre, se mesurant du regard, défiantes par instinct, ennemies par ton, appelez-en à leurs sentiments de justice, faites taire ici la vanité de l’or, là, l’orgueil de race, et vous verrez la sympathie remplacer l’antagonisme, la bienveillance accueillir d’un sourire celles que le préjugé séparait. C’est que les mœurs d’un peuple suivent le mouvement du progrès et, à leur insu, ces deux femmes, l’une privilégiée du sort, l’autre privilégiée de la naissance, se sont aimées, pour s’être connues et leur appréciation a triomphé de l’erreur. Le mérite de chacune s’est fait jour, la rivalité a disparu, l’élan du cœur a développé la sympathie.

À Paris, depuis un demi-siècle, des associations se sont formées qui ont recruté leurs membres chez les deux sexes et dans tous les rangs de la société. Les