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cause tellement lourde qu’elle a trahi nos forces, sinon éteint notre foi. Quiconque aspire à la propagation d’une idée nouvelle, est en lutte avec la routine, d’une part, avec l’exagération, de l’autre. Il ne saurait nous convenir de renier notre passé, nous l’acceptons tout entier non tel qu’on a voulu nous le faire, avec la responsabilité d’un trop mobile entourage, mais tel qu’il a été dans notre pensée, c’est-à-dire plein de bonnes intentions.

Nous poussons jusqu’au scrupule le respect des opinions appuyées sur de sincères convictions ; nous avons donc laissé nos antagonistes cuirassés de leurs idées, sachant trop que de la discussion naît souvent la dispute et rarement la lumière. Faisons d’ailleurs, tout de suite, notre déclaration de principes. Nous ne croyons pas la femme, même la femme de lettres, faite pour la lutte. La mission que Dieu a départie à notre sexe est toute de paix et de conciliation. C’est donc malgré nous, qu’au nom d’un comité qui nous en imposait la douloureuse obligation, nous avons, un moment, pris la parole pour soutenir en public une cause qui fut et restera sacrée devant les justes.

Aujourd’hui encore, il nous en coûte pour rentrer dans la lice ; mais un livre a paru qui a piqué au vif notre conscience, livre dont le titre est un trompe-l’œil.

Madame Dash prétend que notre siècle, qui veut tout innover, tout détruire, dans ses jours de folie et d’erreur, a imaginé de changer la condition des femmes ;