Page:Nerval - Voyage en Orient, II, Lévy, 1884.djvu/572

Cette page a été validée par deux contributeurs.
560
LORELY.

NOTE

Lorsqu’on recueille après tant d’autres quelques impressions éparses, le long de ce vieux Rhin, qui s’en va finir dans la patrie de Rembrandt, on ne peut avoir la prétention soit de dire quelque chose de nouveau, soit de donner un fidèle itinéraire ; il y a des livres pour cela. Dans cette vue prise à vol d’oiseau des aspects et des mœurs, on risque aussi de choquer certaines susceptibilités locales. C’est ce qu’indiquent quelques lettres de personnes honorables d’Amsterdam, reçues à la Revue des Deux Mondes, où ont paru pour la première fois les Fêtes de Hollande, et qui reprochent à l’auteur de n’avoir pas écrit un article sérieux sur Rembrandt, d’avoir traité légèrement les chambres de rhétorique et les concours de poésie, et d’avoir parlé d’un Érasme mécanique qui existerait à Dordrecht. C’est, dit-on, « un cancan des gamins de Rotterdam. » Cela prouverait que la statue a pu exister autrefois. L’auteur n’a pas dit qu’il l’eût vue. Il a rapporté ce cancan, ainsi que celui du bois de la Haye planté sur pilotis, dont l’ancienne tradition n’a rien d’extraordinaire en raison du peu de stabilité des terrains.

Ensuite, il est impossible d’écrire un article sérieux sur Rembrandt, puisque l’on prétend, à Amsterdam, que les nouveaux documents recueillis, et non encore communiqués à l’Europe, démontreront les erreurs grossières contenues dans les biographies que nous possédons. Il faut attendre.

Le public sérieux du pays ne s’est certainement pas préoccupé de ces questions de détail, et reconnaîtra sans doute que la légèreté française, si inquiétante quelquefois pour les étrangers, se trouve tempérée ici par des éloges bien sincères, qui doivent être appréciés dans la patrie de Vondel, d’Érasme et de Jean Second.

fin.