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APPENDICE.

distribuent aux pauvres des gâteaux et du pain. Ces cérémonies se renouvellent aux mêmes jours correspondants, pendant quarante jours après les funérailles. (Voir la Genèse, liv. III.)

Parmi les paysans de la haute Égypte, il existe une singulière coutume : les parentes et amies de la personne décédée se rassemblent devant sa maison pendant les trois premiers jours qui suivent les funérailles, afin d’y pousser des cris lamentables et d’y exécuter des danses étranges ; elles barbouillent de boue leur visage, leur gorge et une partie de leur habillement, et elles s’attachent autour de la taille, en guise de ceinture, une corde faite d’une herbe grossière appelée halfa. (Cette coutume existait chez les anciennes Égyptiennes ; voir Hérodote, livre II, chap. XXV.) Chacune d’elles agite convulsivement dans sa main un bâton de palmier, une lance ou un sabre nu ; elles dansent en même temps d’un pas lent, mais d’une manière irrégulière, en levant et en abaissant leur corps. Cette danse dure une heure et même deux, et on la répète deux ou trois fois par jour. Après le troisième jour, les femmes visitent le tombeau du défunt et y déposent leurs ceintures de cordes ; puis on tue d’ordinaire un agneau, ou un chevreau, comme sacrifice expiatoire, et un festin termine la cérémonie.


VIII — POPULATION DE L’ÉGYPTE


À l’exception de la capitale et de quelques autres villes, l’Égypte a peu de belles maisons. La demeure du bas peuple et surtout celle du paysan est d’une structure misérable ; les maisons sont ordinairement construites en briques non cuites, cimentées avec de la boue, et ce ne sont souvent que des cabanes. La plupart sont composées de deux pièces, mais il est rare qu’elles aient deux étages. Dans la basse Égypte, on voit généralement dans l’une de ces pièces, et vis-à-vis, mais aussi loin que possible de l’entrée, un four, nommé fum, qui occupe toute la largeur de l’extrémité de la pièce. Ces fours ressemblent à un grand banc ; ils sont voûtés intérieurement, se