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Français, courons sous les drapeaux,
Vengeons leur cendre profanée,
De la gloire d’une journée
Dépouillons nos lâches rivaux.
À la France qui nous appelle
Rendons son antique splendeur,
Et sur sa mourante grandeur,
Entons une grandeur nouvelle !

Marchons, et si le sort cesse de protéger
Un peuple généreux secouant ses entraves,
Soyons plutôt de l’étranger
Les victimes que les esclaves ;
Marchons ! En expirant, ils nous léguaient, nos braves,
Ou leur exemple à suivre, ou leur mort à venger.

Qu’offrir, en sacrifice, à leur cendre irritée ?
C’est du sang qu’il leur faut, nous n’avons que des pleurs ;
Tu parles de vengeance, ô France ensanglantée,
Qu’as-tu fait de tes défenseurs ?

Déjà des ennemis les clairons retentissent ;
Nous n’avons en nos murs qu’un peuple désarmé,
De femmes et d’enfans, un amas alarmé,
Et les lâches qui nous trahissent.
Malheureux ! Nous cédons au destin irrité !
Ô désespoir ! Une foule ennemie
Au poids de l’or, au poids de l’infamie,
Nous vendra notre liberté !