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Nos preux, sous le nombre accablés :
Admirez-les ; leur troupe altière
Combat contre l’Europe entière,
Contre les destins irrités :
Gloire au Dieu qui leur donna l’être,
Gloire au pays qui les vit naître,
Gloire aux seins qui les ont portés !

Tandis que les races mortelles
S’engloutissant dans l’avenir,
Passent aux ombres éternelles,
Sans laisser même un souvenir ;
Leur gloire, sans cesse croissante,
Luira, toujours plus imposante,
Aux yeux de la postérité.
Ô fortune digne d’envie !
L’avenir, au prix de leur vie,
Leur donne l’immortalité !

On croit entendre encor ce cri mâle et sublime,
Cette voix de leurs cœurs, cet accent unanime,
Que nos preux répétaient en volant au trépas :
Quand, tout couverts de sang, et lassés d’en répandre,
Les ennemis surpris, les pressaient de se rendre :
« La garde, ont-ils crié, meurt et ne se rend pas ! »