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mon guide en souriant. Mais aussi quelles braves gens !

— Oh oui, les braves gens et le beau pays et que tout cela est loin !

Quand arrive le dimanche, et qu’aux multiples occupations de la semaine succèdent quelques heures d’un calme doux et reposant, quand au dehors le mauvais temps fait rage, il fait bon se cloîtrer au coin du feu, allumer sa bonne vieille pipe et décacheter l’un après l’autre les quelques rares journaux, qui n’ont pas varié, qui viennent de là-bas et se contentent tout simplement de vous donner des nouvelles du pays. Ne semble-t-il pas qu’en les ouvrant, il ne s’échappe de leurs plis, encore humides, comme une bouffée d’air du pays natal que l’on respire avec délices ? C’est là un plaisir un peu mélancolique pour l’exilé, mais non sans charme, et dont on ne se lasse pas.