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c’était une nouvelle figure de connaissance qui nous arrêtait et presque de force nous entraînait pour goûter son Gâla. « Hé ! vous pouvez en boire allez, il ne vous fera pas de mal, c’est du vrai. » Cela revenait comme un refrain et nous avions beau nous défendre, alléguer la longueur de la route encore à faire, la résistance ne servait pas toujours. Et cette après-midi là nous dégustâmes bien des crûs !

Quand enfin nous pûmes sortir des murs de Riquewihr le soleil descendait sur les Vosges, éclairant d’une lueur de pourpre les trois châteaux de Ribeauvillé et nous fredonnions gaiement la chanson d’Ehr. Stœber :

Helljesteiner, Muschkedeller,
Volxemer un Kitterle,
Richewirer, Berger, Zeller,
Lutter gueti Winele !…
Vivat’s Elsass, unser Laendel,
Diss so gueti Winle het !

— Dieu me pardonne, à mon âge je chante comme un conscrit, dit tout à coup