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MONROSE


ment outragée par l’endroit le plus sensible… Non, Monrose, vivons ensemble, mais ne nous épousons jamais. »

Heureusement d’Aiglemont et son épouse étaient seuls avec moi dans la confidence de ce pas de clerc. Nous nous en désolions. Nous soupçonnions fort milord Sidney de fermer philosophiquement les yeux (mais pour bien peu de temps peut-être) sur un état dont il était difficile qu’il ne se fût pas aperçu ; en un mot, nous perdions tous notre latin à prêcher l’inconcevable Charlotte, qui s’y prenait de la sorte tout au mieux pour perdre bientôt irréparablement la fortune et l’honneur…

À la fin d’Aiglemont, toujours singulier dans ses idées, résolut d’essayer un quitte ou double : il n’y avait plus aucun moyen raisonnable à tenter pour arracher à miss Charlotte une sage résolution.

« Madame, vint-il lui dire très-sérieusement un beau matin, notre bon pays de France n’est pas du tout le théâtre où peuvent être applaudis des honnêtes gens ces parties romanesques qui sont en grande faveur dans votre île philosophique, du moins si l’on en croit vos romans, que les extravagants seuls prennent ici pour modèles. Trop de perfections vous distin-