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MONROSE


d’être son inséparable ! Liesseval avait demandé huit jours pour y réfléchir : dès le troisième, son brûlant esclave fit savoir qu’il n’y tenait plus. Comme Rose voulut bien promettre à sa maîtresse de se charger à peu près de toute la corvée matrimoniale, si on la laissait faire, aidée d’un joli jockey qu’on se procurerait ad hoc, la baronne céda. Bientôt elle fut madame la comtesse de…, très-légitime épouse d’un cordonné lieutenant-général.

Ce n’était pas aux maîtres seuls que le Dieu copulateur destinait des entraves. Il en laissa tomber une paire d’abord sur l’excellent Lebrun, qui s’y trouva pris avec cette jolie Nancy amenée de Londres par Senneville. Sidney et Kinston à l’envi firent un sort à ces époux, dont l’un, Lebrun, s’était violemment enflammé, et dont l’autre démêlait confusément que, par cette solide alliance, elle s’en préparait sans doute une infinité de légères, d’autant plus agréables. Ce fut à peu près aussi le raisonnement intérieur de Chonchon ; Chonchon, cette si douce victime d’un lubrique transport pour notre héros, ce jockey si serviable, cette fille de chambre si attachée à sa maîtresse, madame de Belmont ; c’est, dis-je, comme Nancy que raisonna Chonchon, quand, à la prière de Kinston,