champs, aboutit enfin à un groupe de cinq ou six
paysans occupés pour lors autour d’une fondrière
d’où sortait le buste d’une femme dont
tout le reste était englouti. C’était Brigitte
évanouie, presque morte ; elle fut retirée, lavée
comme on put. Lebrun, au moyen d’une dose
d’eau de Cologne, la ranima. Dès qu’elle put
parler, elle déclara « qu’en même temps qu’elle
M. l’abbé s’était engouffré, mais sans doute plus
profondément, marchant le premier et portant
sur sa tête quelque chose d’assez lourd. » En effet,
on ne voyait point de vestige du malheureux. Ce
ne fut pas sans beaucoup de peine qu’on le retira
mort. Deux louis promis aux villageois leur donnèrent
encore la patience et le courage de pêcher le
nécessaire précieux. Lebrun revenait avec toute
sa capture traînée sur une charrette. On voulut
bien faire semblant de croire que tout de bon
Brigitte avait eu peur des voleurs. Le fait, c’est
que les vrais voleurs, elle et Saint-Lubin, avaient
perdu la tête : traversant à grands pas une prairie
qui leur paraissait une pelouse continuelle,
ils s’étalent brusquement embourbés ; la rapidité
de la marche, leurs efforts inquiets pour se
dégager, les avaient plongés davantage, Saint-Lubin
surtout, plus vivement élancé, chargé,
et que peut-être avait entraîné le poids d’un
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MONROSE