de me hâter, afin de secourir un Anglais attaqué
par un voleur dont lui, postillon, avait le malheur
d’être le guide. Je ne pouvais croire que pareil
attentât fût commis par un seul homme en plein
jour. Je fais fouetter vivement ; j’ai bientôt joint
la berline attaquée ; mais quelle est ma surprise
lorsque au premier coup-d’œil je reconnais
le valet de chambre du chevalier, ce domestique
si zélé, dont la physionomie et les manières sont
de sûrs garants de son intacte probité ! Quand
je suis tout à fait à portée, je vois avec un
surcroît d’étonnement que le maître de la berline
est sir Georges Brown.
« Avant que je n’aie le temps d’adresser la parole à l’Anglais, son agresseur m’a crié : « Monsieur ! de grâce, ne vous mêlez pas de ce qui se passe ici ; je réclame une demoiselle à laquelle mon maître prend intérêt, et que ce beau seigneur a lâchement enlevée. Il dit l’avoir perdue par les chemins : on ne paie pas Lebrun de pareille monnaie ! — Maraud ! dit alors sir Georges furieux et menaçant de ses armes, si tu ne te retires à l’instant !…« Au mot de maraud ! déjà Lebrun était à bas de son cheval. Il veut ouvrir la portière, il brave, il défie le baronnet, et le somme de déclarer à l’instant ce que miss Charlotte peut être devenue. Je ne désapprouve