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MONROSE


ment du personnage entre un haut collet et un chapeau rond abattu, n’ont point permis à d’Aiglemont de le reconnaître. La délivrée n’est pas non plus une comédienne anglaise retournant à Londres, comme elle va bientôt en faire le conte à son libérateur, ne voulant pas avouer son nom, sa naissance, bien moins encore l’objet de son séjour à Paris et celui du retour qu’elle se proposait de faire en Angleterre. La seule vérité que confiera miss Charlotte (car c’est elle-même), c’est que, se préparant à partir, un perfide domestique lui a proposé de se laisser accompagner, pour plus de décence et de sûreté, par certain lord, et qu’elle y a consenti ; que ce compagnon, au dernier relais, l’ayant engagée à prendre le devant à pied pour profiter de la beauté du chemin et du clair de lune, elle l’avait imprudemment suivi ; qu’insensiblement la fille de chambre est demeurée en arrière avec le secrétaire ; que, la voiture tardant excessivement, milord a paru souhaiter de l’attendre dans un endroit dont l’œil était séduit ; qu’aussitôt il a voulu prendre des libertés bientôt dégénérées en insultes, enfin en violences au moment où le ciel a daigné procurer du secours à la faiblesse sur le point d’être victimée par la lubricité !