Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/869

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
107
MONROSE


« proposiez d’obtenir pour femme, ne vous aurait jamais appartenu : ainsi nul scrupule à cet égard ; mais le spéculateur avide qui attendait, de l’autorité d’un parent opulent, la main de miss Charlotte, dont au contraire je me crois sur le point de faire mon épouse, cet homme ne peut exister quand il affecte de se croire sur elle des droits que je prétends avoir seul. À demain donc notre ancienne et dernière querelle. »

« P. S. Nous étions en fort bon lieu la première fois. Outre nos épées, ayons aussi des pistolets : il fait jour, je crois, dès cinq heures. À demain ! »

Cette réponse envoyée : « Pour Dieu ! ma chère tante, dit le généreux Monrose, tombant à mes genoux, sauvez à ma mère la connaissance de cet incident : elle n’a pas votre fermeté. Que toute crainte lui soit épargnée. Si je suis vainqueur, qu’elle n’ait qu’à s’en réjouir avec vous !… Si je dois succomber, à quoi bon l’avoir d’avance alarmée !… » Il avait encore raison. Mon âme était étranglée. Je me trouvais pour le coup dans cet état de douleur où l’on ne verse plus de larmes. Quel moment pour moi, constamment heureuse, et qui, de ma vie, n’avais éprouvé de semblables agitations ! Que, surtout