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MONROSE


put donc la mener au couvent, l’après-midi, sans te douter qu’il eût été fait, à l’Hôtel d’Angleterre, la moindre mention de Monrose, au sujet de qui le projet était de laisser miss Charlotte dans l’erreur jusqu’à ce qu’on sût à quoi s’en tenir de la part de milord Sidney. Dès le lendemain les lettres de ma sœur, de Monrose et la mienne furent prêtes. Remerciez-moi, lecteur, de ce que je ne les transcris point pour vous les faire admirer ! Je les fis porter par un de mes gens, très-bon courrier, à qui j’avais recommandé surtout de faire une extrême diligence.

Laissons-le galoper ; laissons miss Charlotte songer creux dans son couvent, tandis que, esclave de sa parole, mon neveu se mord les doigts de l’avoir donnée. Pendant que sir Georges se rétablit, ma sœur se remet obligeamment au courant de notre enivrante capitale, se lie avec ma société, y distingue l’aimable Garancey, et l’agace assez pour que cet homme délicat se croie indispensablement obligé de répondre… Ils s’arrangent en dépit du bon nombre d’années que ma tendre sœur a de plus que lui… Mais c’est qu’alors Zéïla n’est déjà plus la belle ombre que j’ai décrite au moment de son arrivée du pays des vapeurs. La France a soudain, et