de miss Charlotte ; la soustraire au projet noir
qu’on a formé contre elle ; la dérober à la persécution…
— Quel langage, mon fils ! Oubliez-vous
que c’est devant moi… — Ô ma mère, que
je suis loin de vouloir vous offenser ! Dans tout
ceci vous ne faites qu’obéir… c’est votre cruel
époux qui ordonne et persécute… Oui, ma mère,
je le sais, miss déteste le mariage, et l’on veut
lui faire violence… — Violence, mon fils ! je
serais incapable de m’y prêter. — Et cependant
vous vous disposez à priver cette créature angélique
des beautés de son nouveau séjour ! De
plein saut vous la jetez dans un maudit couvent !
C’est par l’horreur de l’esclavage monacal
que vous voulez assouplir Charlotte, afin
qu’elle puisse se résigner à subir l’autre… Mais
non, non, ma mère, cette intrigue détestable
ne se consommera point, du moins aussi longtemps
que je vivrai. Sir Georges, pour plus
d’une raison, est mon ennemi déclaré. Du moment
qu’il a pu être assez peu généreux pour offenser
de nouveau celui qui revenait à lui de bonne
amitié, j’ai cessé d’être indulgent à son égard.
Je lui réservais la mort, je la lui dois plus
promptement à cette heure… (D’un ton plus
doux.) Mais, vous aussi, chère Félicia, vous
voulez être contre moi ! vous arrêtez mes pas.
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MONROSE