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MONROSE


ment d’amour que peut-être les obstacles et les revers avaient principalement soutenu, n’existait plus. Si mon époux continuait d’être à mes yeux, comme à ceux de tout Londres, le plus probe et peut-être le plus estimable des Anglais, je lui voyais aussi des défauts… que m’exagérait sans doute la nécessité de le trouver répréhensible, afin que j’eusse moi-même moins de reproches à me faire : mon estime, mon attachement pour milord était sans enthousiasme ; je conservais encore dans toute sa force celui que mon aimable fils m’avait inspiré. Monrose ne fut pas plutôt libre, qu’il accourut à Londres.

« Je ne vis point pour lui cette fois à milord cet air franc et paternel dont j’avais été si touchée à Paris à l’époque de mon mariage, et qui avait peut-être contribué beaucoup à me faire consentir aux liens d’un second hymen ; car il entrait dans mes plans d’alors d’assurer à mon fils, si jeune et sans famille, un éternel protecteur. En un mot, Sidney ne débuta point avec lui comme je l’aurais souhaité. De son côté, Monrose se prêta de mauvaise grâce au désir bizarre de mon époux, qui dès le premier jour l’avait prié de ne soutenir aucune relation à Londres avec les alentours ministériels de