me pressentit sur le désir qu’il aurait de faire
achever sous ses yeux l’éducation de miss Charlotte
et de proposer cette tâche à ma bonne
amie Sara. Milord était bien éloigné sans doute
d’imaginer combien peu cette femme méritait
l’honneur qu’il songeait à lui faire. Il eût peut-être
été de mon devoir de lui donner des lumières
à ce sujet ; mais le pouvais-je sans me
compromettre ? Il était bien naturel que je soumisse
le plan de Sidney à mon propre intérêt.
Je craignais de perdre une compagne devenue
nécessaire, et qui de temps en temps avait
l’adresse de m’alarmer en m’observant que,
sans prétexte pour demeurer à Londres, elle ne
pouvait se dispenser de retourner incessamment
à Norwich. J’applaudis donc aux vues de mon
époux ; je le conjurai de nous attacher pour
jamais mistress Brumoore ; en un mot, je ne
laissai plus de repos à milord qu’il n’eût retiré
de son obscure pension l’intéressante miss Charlotte…
— Est-ce cette charmante créature que
je viens d’entrevoir ?… — Oui, et c’est pour son
intérêt principalement que je me trouve maintenant
à Paris… Mais le moment viendra de te
parler d’elle ; revenons encore à sa nouvelle
gouvernante mistress Sara.
« Depuis deux mois environ tout allait le