Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/753

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
2
MONROSE


retour ; elle nous échappe, elle est à mille lieues : elle est chargée de tant de soins !

J’ai dit quelque part que sir Georges Brown (ce sigisbé par occasion de madame de Floricourt, qui ne m’en a pas dit grand bien, comme vous savez) avait manqué tous les suffrages de ma société. Cet Anglais était cependant régulièrement beau, parfaitement bien fait, assez instruit, adroit aux exercices du corps ; il ne manquait pas non plus de certain usage du monde. J’avoue qu’il était, malgré cela, le premier homme de sa tournure, et doué de ce que je lui connaissais de mérite, qui n’eût fait sur mes sens aucune impression agréable ; il n’avait pas même éveillé ma curiosité. Je n’étais pas seule à sentir comme cela ; si je disais à nos dames l’équivalent de : « Que pensez-vous de sir Georges ? pour moi, je ne l’aime guère, » on me répondait à la ronde, comme dans la Fausse magie : « Ni moi, ni moi, ni moi, ni moi ! » Recommandé à notre aimable prélat par l’ami Kinston, sir Georges se conduisait fort bien avec Sa Grandeur, mais n’avançait nullement dans sa confiance, et n’échauffait point son amitié. Garancey, d’Aiglemont, Saint-Amand ne pouvaient lui refuser une estime stérile ; mais il avait le talent funeste de neu-