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MONROSE


oison… Là ! n’est-ce pas, comtesse ?… Et puis mis… à faire mourir de rire… Mais aujourd’hui… c’est inconcevable ; cela tient du prodige ! Droit comme un cierge, bridé, portant majestueusement son bois, les reins cambrés, l’air important, recueilli, profond… d’un président enfin, mis comme un homme du grand monde… Que nos aimables du parlement voient notre ami Caffardot maintenant, ils crèveront de jalousie. Attendez, mon cher, votre perruque a tant soit peu tourné… que j’aie l’honneur… » Zeste ! il a décoiffé d’un tour de main le confiant Caffardière, et voilà mon benêt, bouche béante, qui montre son chef pelé, si ridicule que sa femme elle-même ne peut s’empêcher d’éclater de rire avec moi. Mais au lieu de remettre aussitôt la perruque au pauvre président, déjà mon extravagant l’a mise légèrement pardessus sa jolie figure, et fait mine de s’extasier devant un miroir. « Voyez comme cela me va bien, mesdames ; je suis fou de ces cheveux longs ; c’est cela qui donne un air si noble, si imposant. Mon seul regret, dans mon état, est de ne pouvoir étaler ainsi ma chevelure ; c’est désolant !… Ah çà ! maman Caffardot, je suis votre mari maintenant ; vous ne pouvez vous dispenser de m’embrasser comme tel et de tout votre cœur… » Il