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MONROSE


sons tout ceci, ma chère baronne. — C’est une imposture odieuse ! s’exclamait, pour son compte, le pauvre Monrose, frappant des pieds et des mains. Une bague fausse, ma chère comtesse ! J’aurais donc indignement escroqué madame Popinel ! j’aurais donc essayé de vous voler aussi, vous à qui je proposais un troc ! Fausse ! fausse ! madame la baronne, vous ne le croyez pas ! Non, vous ne pouvez le croire !… Que vous ai-je fait ? Quelle vengeance vous croyez-vous en droit d’exercer contre moi ? — Mais, mon cher, écoutez-moi… — Votre cher ! un escroc ! un homme capable de substituer un brillant faux ! — Certainement il n’était pas faux celui que vous donna mon amie !… — Et tel je l’ai bien rendu, madame. Parlez, comtesse ; c’est de vos mains qu’il est sorti pour retourner à celle qui m’avait fait ce don fatal. — Baronne, dis-je, n’était-il pas dans une petite boîte scellée de mon cachet ? Avez-vous reçu la boîte sans qu’elle ait été violée ? — Je ne dis pas que ce que j’ai reçu ne fût point en même état qu’en sortant de votre hôtel. — Eh bien ? — Mais ayant renvoyé cet objet sur-le-champ, sans avoir ouvert… — Eh bien ? — C’est pourtant une bague fausse que je reçus et que possède encore madame Popinel ! »