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MONROSE


raisons. « Mais, disais-je, en me défendant toujours, comment ne concevez-vous pas qu’on doit, avant tout, contenter la curiosité d’une femme ? — Mais voyez donc quel mauvais coucheur ! dit à son tour la marquise, sur qui l’on se rabattait, puisque j’étais si difficile à vivre. Oh ! ma chère comtesse… vous m’avez bien mal élevé… ce jeune homme-là ! Et moi, j’en suis aussi !… Quelle folie ! » Mais elle était fort obligeante. Mon rôle avait bien ses délices : il s’animait à l’ardeur de l’action principale. Un bras de l’heureuse d’Aiglemont s’était passé sous ma nuque et m’attirait. Nos bouches se rencontraient et se donnaient mille brûlants baisers que l’envieux Monrose avait grand soin d’y reprendre à l’instant. « Oh !… mes… amis !… » soupirait la petite marquise en se pâmant sur ma bouche ; et déjà ce n’était plus elle, c’était moi qui primais. « Parlons raison maintenant, » dit le fripon au bout de cinq minutes. Que n’avez-vous vu, ma chère comtesse, comment on s’est conduit chez ces dames ! Armande, aux petits soins avec elles, roulait les cheveux de Floricourt au moment où je me suis niché. Belmont, jolie comme un ange dans sa coiffure de nuit, louait une glace dans laquelle, pour la première fois qu’elle en voyait d’aussi pure, elle se

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