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MONROSE


avec mesdames d’Aiglemont et de Garancey ?… Pourquoi pas ? La dernière est sans préjugés ; l’autre est la nièce du proposant lui-même ! Seul il peut avoir tort…

Ainsi combattue, ne pouvant me résoudre à rien prendre sur moi, j’assemblai les frères et sœurs, et, à la suite d’un précis impartial du pour et du contre, je leur fis part de l’étonnante proposition. Le ton vague et froid duquel chacun me dit que j’étais bien la maîtresse de recevoir chez moi qui bon me semblerait, ne me prouvait pas un consentement unanime. Je voulus donc un scrutin : il fut favorable au désir du prélat, à la majorité de monsieur et de madame de Garancey, d’Aiglemont et Monrose, contre Aglaé, madame d’Aiglemont et Saint-Amand. Je m’étais adroitement réservée d’être neutre, sous prétexte qu’il pouvait y avoir égalité de suffrages. D’avance, j’avais à peu près deviné comment ils seraient répartis. Les sieurs d’Aiglemont et de Garancey ne pouvaient manquer, selon moi, de jeter d’avance leur dévolu sur trois dames nouvelles. Monrose seul m’étonnait un peu. Comment ne répugnait-il pas à se trouver avec cette Armande qui lui causa tant de chagrin ? Quelle satisfaction pouvait lui promettre la présence de deux amies avec lesquelles