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MONROSE


de faire tout le possible pour ajouter au bonheur d’êtres qu’on se pique d’aimer délicatement. Sachez, en un mot, que le vœu de six individus que vous voyez se fondre et se couler dans le monde de l’unité, était d’être à jamais indivisibles ; sachez que des parties physiques distinctes ne formeront plus qu’un tout moral, à travers lequel va circuler avec autant de liberté que d’ardeur un fluide igné-spirituel, indéfinissable, un million de fois plus actif, plus brûlant que le fluide igné-matériel, agent de cette électricité commune qui traverse pourtant avec si peu d’obstacles les corps les plus durs, y pénètre, y porte la vie ou les dissout.

Mais ne nous égarons point dans les abstractions du raisonnement ; les gens qui sentent comme nous, m’auront entendue à demi mot : il est bien inutile de parler aux autres. Laissons donc à chacun l’opinion que mes tableaux lui auront fournie de mes amis et de moi ; c’est à nous de savoir si nous demeurions estimables : on nous accordera bien du moins que nous étions heureux.

Oui, nous l’étions sans doute, puisque nous excitions l’envie ; Saint-Amand et madame de Garancey s’étaient bientôt aperçus que les couronnes qu’on peut former sur les hauteurs du