tager inégalement mes bontés ? — Mais, ma
chère, cette infamie à laquelle le commandeur
vous a surprise ? — Pourquoi le vilain homme
m’a-t-il lui-même pervertie à ce point ! J’en
avais parlé confidemment à ces messieurs. Je
m’étais récriée contre le goût abominable du
vieillard, et me plaignais de ma complaisance,
toujours vainement employée, comme d’un honteux
supplice. Votre fou d’Aiglemont, qui se
pique d’être un docteur, ne s’est-il pas mis à justifier
le vœu du commandeur, pour me contrarier,
et à soutenir que si cet homme avait eu
tort, ce ne pouvait être que par une ambition
qui ne sied plus aux gens de son âge !… À force
d’agiter cette question, ni le marquis ni moi
ne voulant céder, les choses, ma chère amie, en
sont venues au point que vous savez, et d’Aiglemont
gagnait sa cause quand mon vilain a eu
la sottise de se montrer… — J’espère, interrompis-je,
que du moins une autre fois tu fermeras
tes portes ! »
Cependant de très-petits incidents tels que celui-là se perdaient dans le tourbillon des plaisirs que chaque jour voyait naître. Nous faisions excellente chère et force musique ; nous chassions, nous nous répandions dans les campagnes voisines ; enfin, nous jouions la comédie.