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MONROSE


La marquise, contre laquelle, je ne sais pourquoi, je m’étais un peu prévenue en dépit de l’éloge constant que m’en faisait son époux, fit au premier instant ma conquête. Si je ne craignais pas d’excéder les gens à force de tracer des portraits, j’en placerais ici un bien intéressant, et dont j’aurais infiniment de plaisir à faire plus qu’une esquisse. Mais je me contenterai de dire qu’à la plus fraîche santé de brune claire, madame d’Aiglemont joignait la régularité et la noblesse des traits, l’élégance de la taille et cet aimant physionomique auquel du moins il n’échappe pas un suffrage, s’il ne fixe pas toujours les désirs. Il ne faut point demander si monsieur mon neveu trouva cette nouvelle beauté tout à fait à son gré ! Je l’en vis frappé, mais s’enveloppant en aspirant politique, parce qu’il y avait certains frais d’admiration de faits en faveur de mon Aglaé, dont les appas tracassaient d’autant plus vivement notre ardent enfant gâté, que, pour la première fois, il lui arrivait qu’on n’eût encore fait aucune attention à son surprenant mérite.