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MONROSE


quand cela peut lui faire plaisir. — Vous avez raison, pas même la baronne de Flakbach ! On réussit bien dans ce monde avec ce beau système ! »

Il avait apparemment ce jour-là de grandes dispositions à l’indulgence ; car, au lieu de me bouder, il saute à mon cou, me dévore et me supplie de l’emmener à ma campagne. À travers ses doux propos, je suis étrangement brusquée ; mon déshabillé très-négligé le dispense des égards qu’impose parfois la parure ; on me pille, on m’insulte ; il me semble que je devrais me fâcher, mais avant que j’aie décidé si j’en ai réellement sujet, l’outrage est au comble. L’indignation et le plaisir ont également la vertu de couper la parole aux gens… Lecteurs, jugez lequel des deux put me rendre muette.

Un premier mouvement peut obtenir le pardon, mais sans le bien extrême qu’on me faisait, j’aurais été furieuse de la récidive réfléchie par laquelle on se vengeait, comme d’épigrammes, de ce qui n’était de ma part que de la morale fort de saison.

Bref, la paix se conclut. Il fut décidé que j’emmènerais à ma terre mon résipiscent neveu ; mais je fis mes conditions. En premier lieu, je prétendais n’être plus traitée comme une poule sur laquelle le coq se croit en droit de se jucher